rallye aérien CRAIDF - Aéroclub François Richet

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rallye aérien CRAIDF

Le Robin DR48 F-GTPV au parking avec tous les avions participants au rallye

Participation aux manches de rallye aérien de Beaune (23 e 24 mai 2015) et Meaux (6 et 7 juin 2015).

Pilote privé depuis plus de 7 ans, j’ai souvent entendu parler de la discipline du rallye aérien, sans pour autant savoir en quoi cela consistait exactement. J’avais, comme beaucoup, des aprioris, considérant que la voltige était la seule discipline qui  « valait le coup », si on souhaite sortir des sentiers battus.
Un ami de Toulon, Pierre, membre de l’ACCEM de Cuers, a participé aux championnats de France 2014. N’ayant pas de partenaire pour les épreuves de 2015, il m’a demandé de m’inscrire avec lui.  Après de brèves explications, j’ai forcé la main à mon ouverture d’esprit et j’ai décidé de tenter cette petite aventure. C’est ainsi que j’ai participé cette année à deux manches régionales.

Il y a cinq manches d’organisées chaque année, une pour chaque grande région aérienne et une cinquième pour l’ile de France.
Une manche s’organise sur deux jours, avec une nuit passée surplace, ce qui permet de créer des moments de convivialité. L’arrivée se fait le samedi avant midi. Une première navigation est organisée l’après-midi  et une seconde le dimanche matin.

Le défi à relever est d’effectuer une navigation, ponctuée de 10 à 15 points de passages, la plus précise possible en terme de trajectoire et de vitesse.  A cela s’ajoute la nécessité de reconnaître au sol des points remarquables fournis en photo.

La vitesse : L’équipage a décidé de sa vitesse avant la compétition (80 kt pour nous). Ainsi, au départ de la navigation, les participants connaissent l’heure de passage requise à chaque waypoint, à la seconde près.

La trajectoire : Chaque point de passage doit être franchi dans un cercle de 300 mètres de rayon (de mémoire). De plus, les demi tours sont interdits et sanctionnés.

Les photos : 16 éléments remarquables (château, angle de champs, pont, église...), photographiés par les organisateurs lors de vols de reconnaissance, sont à reconnaître au sol. Il faudra alors noter sur la carte la position sur trajectoire à partir de laquelle l’observation a été faite. Ces points remarquables sont visibles si on vole bien sur le trait. Les écarts de trajectoire pénalisent forcément la reconnaissance.
De plus, une photo est fournie pour chaque waypoint. Piège supplémentaire, l’équipage devra dire si chaque photo correspond bien à l’observation qui est faite du waypoint.

Déroulement :
Les équipages préparent les navigations dans l’avion. Ils reçoivent une enveloppe qui contient tous les éléments précédemment cités (liste et descriptif des waypoints afin de pouvoir les placer sur une carte Michelin au 1:200 000ème également fournie, les photos des points à reconnaître, les photos des waypoints, la feuille de résultat à remplir après l’atterrissage et une enveloppe de secours possédant la carte Michelin pré-remplie avec les points de passage).
L’heure de décollage est imposée (mais non sanctionnée) afin de permettre une certaine fluidité des départs, les avions étant espacés de 4 à 5 mn seulement. Cette heure de décollage correspond à 45mn après la fourniture de l’enveloppe (ceci est valable en catégorie honneur, c’est plutôt 20mn pour les Elite). Un équipage possède, après son décollage, le temps suffisant pour aller chercher le premier point, qui est le « Starting Point » (SP). C’est à ce point que le chrono commence à compter et qu’il faut trouver les points remarquables.

Arrivée :
La navigation se conclue au « Final point » FP, situé à quelques encablures de la piste. Après l’atterrissage, l’équipage dispose de 10mn pour remplir la feuille de résultats. Il faut alors écrire si les waypoints correspondent aux photos fournies. Puis pour chaque point remarquable reconnu au sol, il faut noter la distance entre la position de l’observation et le waypoint précédent (tolérance d’un demi nautique).

Résultats :
Le classement se fait par points de pénalités. L’équipage qui a le moins de points de pénalité a gagné.
Chaque photo non observée, chaque erreur sur la correspondance des photos des waypoints sont autant de points de pénalités.
Ensuite, les « data logger » embarqués à bord, lors des navigations, donnent une trace GPS précise, qui permet au jury de déterminer si les temps et trajectoires au passage des waypoints sont corrects et si aucun demi-tour n’a été effectué. La encore, chaque erreur et seconde d’écart est sanctionnée de points de pénalités.

Avec Pierre, nous avons effectué des progrès en 4 navigations. A la première, nous avons fini 9e sur 12. A la 3e, nous avons fini 4e sur 14, sans pour autant réussir à nous qualifier pour les championnats de France (les 3 premiers de chaque manche régionale sont qualifiés).
Cette discipline demande une rigueur considérable, qui m’a fortement rappelé mon apprentissage PPL avec mon instructeur. En effet, il faut constamment repérer sur la carte des points remarquables, quitte à en oublier le conservateur de cap. C’est très difficile de se passer de cet outil, pourtant, les Elite ne s’en servent pas, ou quasiment pas.
Ainsi, la tension monte dans l’avion et le rallye aérien est semble t’il connu pour créer certaines frictions dans les cockpits.
Néanmoins, c’est une formidable école, qui rappelle les fondamentaux de la navigation et force à avoir les yeux à l’extérieur. Ceci dit, la sécurité ne doit pas être oubliée. La concentration sur le chrono et la trajectoire est telle qu’il peut arriver que ce soit l’avertisseur de décrochage qui nous rappelle à l’ordre. De plus, lorsque l’on vole sous une classe A de plancher 1500 ft, mieux vaut garder un œil sur l’altimètre…

Finalement, je suis satisfait d’avoir découvert cette discipline, qui m’a forcé à laisser le GPS de côté et retravailler les fondamentaux. Sans aucun doute, je participerai à nouveau à des épreuves de rallye, moments très conviviaux, grâce une nouvelle fois au dévouement des organisateurs.
Enfin, il est à noté que la discipline attire des participants de profils et d’âges très différents. L’ambiance y est particulièrement bonne et je conseille à tout ceux que cela intéresse de franchir le pas.

Julien JEROME

 
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